Réussir la culture du Trèfle incarnat

Le trèfle incarnat est une plante herbacée annuelle, aux tiges velues, érigées et épaisses mesurant jusqu’à 50 cm. Il appartient à la famille des Fabacées, des plantes capables de capter l’azote de l’air au niveau de leurs racines. Ses fleurs d’un rouge profond à rose sont groupées en têtes coniques. Les fruits sont de petites gousses qui contiennent chacune une graine. Comme tous les trèfles, ses feuilles sont constituées de 3 folioles rondes. Cette plante commune se retrouve dans les friches et les terrains siliceux d’Europe tempérée.

La graine de trèfle incarnat supporte une sécheresse modérée du lit de semence. Par ailleurs, le trèfle incarnat possède un système racinaire pivotant qui atteint jusqu’à 30 à 40 cm de profondeur. Ceci lui confère une bonne résistance aux gels et aux fortes chaleurs. Son système racinaire lui permet également de bien valoriser les sols pauvres. Le trèfle incarnat est donc bien adapté aux sols siliceux, acides à neutres. Il peut être difficile à détruire, et les meilleurs résultats sont obtenus par labour, déchaumage ou utilisation combinée de glyphosate et de 2,4-D.

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Le trèfle incarnat est une plante aux multiples débouchés commerciaux. Il est notamment très apprécié pour nourrir le bétail, pour deux qualités.
D’une part, il ne provoque pas de ballonnements chez les ruminants : il est dit non météorisant.
D’autre part, il se développe rapidement dès la fin de l’hiver, et constitue donc un fourrage de qualité à une époque de l’année où les autres sources de nourriture sont rares.

Autre débouché intéressant : l’ensilage, pour la nutrition animale ou pour la méthanisation.
En effet, le trèfle  incarnat est riche en sucres solubles qui nourrissent les bactéries utilisées pour ces deux transformations.

Enfin, le trèfle incarnat est capable de fixer l’azote de l’air dans le sol. Grâce à ses semences assez peu coûteuses, il permet donc de réaliser des économies sur les intrants azotés. Des essais ont ainsi montré que le coût d’une unité d’azote (uN) issue d’un couvert de trèfle incarnat pur était en moyenne de 1 €/uN . Les engrais organiques coûtent quant à eux entre 2 et 5 €/uN. Le gain économique n’est pas négligeable !

La plupart des plantes puisent dans le sol l’azote nécessaire à leur croissance. Le trèfle incarnat, comme toutes les Fabacées, possède la capacité de prélever l’azote de l’air à l’état gazeux, et de le transformer en azote solide contenu dans le sol. Il enrichit donc le sol comme le ferait un apport d’engrais, jusqu’à 85 kg d’azote par hectare !
De plus, il ne craint pas le gel, ce qui lui permet de survivre à l’hiver. Il peut ainsi se développer davantage et stocker un maximum d’azote, jusqu’à sa destruction au printemps. Enfin, sa racine pivotante permet de fragmenter le sol et de maintenir une bonne structure en profondeur.

Remarque : Avec ses nombreuses fleurs, c’est une source de nectar pour les abeilles. Cependant, la floraison du trèfle incarnat n’a lieu qu’au printemps, à une période où de nombreuses autres fleurs donnent aussi une nourriture abondante pour les pollinisateurs. Le trèfle incarnat n’est donc pas particulièrement favorable aux pollinisateurs, même s’il produit des fleurs en abondance qui peuvent par exemple servir aux abeilles mellifères.