Solubiliser le phosphore dans des sols à pH élevé

“Pas de phosphore, pas de photosynthèse” est une expression souvent utilisée pour souligner l’importance de cet élément dans le développement des cultures.Le phosphore est au cœur même du métabolisme énergétique de la plante. Il est impliqué dans le stockage de l’énergie issue de la photosynthèse sous forme d’ATP, l’Adénosine-TriphosPhate étant la molécule clé de l’énergétique cellulaire.

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“Pas de phosphore, pas de photosynthèse” est une expression souvent utilisée pour souligner l’importance de cet élément dans le développement des cultures.

Le phosphore est au cœur même du métabolisme énergétique de la plante. Il est impliqué dans le stockage de l’énergie issue de la photosynthèse sous forme d’ATP, l’Adénosine-TriphosPhate étant la molécule clé de l’énergétique cellulaire.

Les risques de blocage du phosphore (passage d’un état soluble à un état solide indisponible pour les cultures) sont surtout liés à la teneur en calcium dans les sols et au pH.

Voici quatre pistes de réflexion pour améliorer la disponibilité du phosphore dans des sols à pH élevé.

Crédit : Baptiste Duhamel

1 - Apporter une fertilisation localisée

Les éléments minéraux n’ont pas la même mobilité dans la solution du sol.

Le phosphore se meut par diffusion dans la solution du sol et présente donc une faible mobilité (quelques millimètres par an). Pour les éléments peu mobiles comme le phosphore, la localisation de l’engrais prend tout son sens. Elle permet de mettre en contact plus rapidement les racines avec ces éléments, dont les besoins se situent surtout en début de cycle.

Des essais mené par Arvalis - institut du végétal ont montré un effet positif de cette technique sur le rendement du maïs quand les taux de phosphore des sols sont inférieurs à 100mg/kg P2O5 Olsen. Dans ces essais, le gain de rendement moyen pour la modalité “engrais localisé” comparé aux modalités “engrais apporté en plein”, est de +4 q/ ha.

En particulier, les formes de phosphore protégées ont montré de bons résultats dans des essais menés sur des sols argilo-calcaires.

Crédit : Antoine Chedru

2 - Réaliser des apports de soufre élémentaire

Le **soufre élémentaire** ne peut être oxydé en ions sulfates que par l'activité microbienne du sol. Lors de ce processus, l’acidification locale qui se crée autour des racines permet de solubiliser des éléments minéraux qui auraient pu être bloqués.

L’acidification du sol au niveau de la rhizosphère grâce à l’apport de soufre élémentaire en localisé peut favoriser la libération du phosphore de manière progressive et continue dans le temps.

L'utilisation du soufre élémentaire se fait selon le principe d'un amendement : un apport pour couvrir les besoins des cultures sur le long terme. La dose pivot de 25 à 30 kg/ha est suffisante pour un apport dans la ligne de semis.

Son apport est préférable dans la ligne de semis, au plus près des racines. Un apport en végétation à l’épandeur à engrais est peu judicieux car cela le placerait dans une position où il serait peu oxydé par l'activité biologique.

Crédit : Sylvain Rondeau

3 - Travailler avec des espèces en interculture qui ont une capacité à solubiliser le phosphore

Certaines plantes ont la capacité d’acidifier particulièrement leur rhizosphère pour assimiler plus facilement des éléments nutritifs qui pourraient se retrouver bloqués par des conditions de redox-pH défavorables.

À titre d’exemple, plusieurs de nos agronomes l’ont constaté sur le terrain grâce à un outil test pH. Ils ont observé une baisse de pH de 1 à 2 points à proximité des racines de féverole comparé à la même mesure 20 cm plus loin.

Travailler en interculture avec des espèces qui ont cette capacité (féverole, lupin, phacélie et sarrasin par exemple) peut permettre de rendre le phosphore biodisponible de manière régulière.

Crédit : Gabriel Joly

4 - S'assurer d'une bonne teneur en silice des plantes

Une multitude de références scientifiques considèrent que la silice joue un rôle important dans l’absorption du phosphore, avec lequel elle agit en synergie.

Une relation synergique existe quand la présence d’un élément favorise l'absorption d'un autre, ou quand elle permet une forme de régulation. S'assurer d'une bonne teneur en silice des plantes est donc un moyen d’améliorer l’absorption du phosphore.

Des produits tels que des algues ou des décoctions - macérations (de prêle notamment) permettent souvent d'apporter un peu de silicium organique et de rééquilibrer les éléments nutritifs dans la sève des plantes. Cela permet à la culture, une fois rééquilibrée, d'aller prélever du phosphore dans le sol.

Dans ce cadre, les analyses de sève permettent de mesurer l’état nutritionnel d’une culture et de le rééquilibrer en cours de végétation avec des apports nutritifs en foliaire notamment.

Crédit : Kevin Cadillon

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