Régis | Sarthe

AgroLeague
Ceux qui cultivent
9/5/2022
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Régis | SartheRégis | Sarthe


« J’ai démarré l’agriculture quand j’avais 22 ans avec 20 hectares de terres. Je n’avais alors pas de siège d’exploitation et j’étais encore double actif. Ma « réelle » installation est arrivée en 1997, sur une SAU de 110 ha avec des grandes cultures et un atelier volailles de 800 m2. J’ai depuis arrêté l’élevage et augmenté ma SAU à 150 ha. 


Après trois années en système classique « labour », j’ai commencé à travailler en 2000 avec un outil à dents puis combiné herse rotative semoir. Le déclic est venu en voyant des voisins commencer à faire du semis simplifié. Les rendements étaient aussi bons, voire meilleurs, et les sols bien nivelés, le tout pour une consommation de gasoil et de temps inférieure. Je voulais aussi arrêter le labour pour enrichir mes sols. Ceci étant dit, cela m’est arrivé, et m’arrive encore occasionnellement, de ressortir la charrue lorsque j’ai des problèmes de structure et/ou de salissement trop importants sur certaines parcelles et qu’il faut produire. En particulier sur un site à Beaumont sur Sarthe avec des terres mouillantes qui se reprennent en masse. Je reste opportuniste. 


Pour que le sol continue à vivre, j’ai presque toujours laissé les résidus de récolte. Les voisins me disaient « tu te rends compte tout l’argent que tu perds ? ». Je leur répondais « peut-être bien, mais ma première préoccupation c’est d’enrichir mes sols ». Je n’ai vendu ma paille que 2 fois en 25 ans. J’ai toujours eu un assolement diversifié avec du maïs et des légumineuses (pois, lentilles) en plus des classiques blé, orge, colza une fois de plus pour enrichir au maximum le sol et limiter les problèmes de salissement. 


Au début, je ne mettais pas de couverts végétaux d’interculture car ce n’était pas obligatoire au niveau de la législation. Je dois avouer aussi que je n’y voyais pas l’intérêt. Quand c’est devenu obligatoire en tant que CIPAN, j’y ai vu une réelle opportunité d'apporter de la matière organique au sol. J’ai commencé par des couverts réglementaires de moutarde, comme beaucoup je pense, puis j’ai approfondi la réflexion avec le temps. J’ai commencé à réfléchir aux couverts en fonction de la culture suivante. En couvert court d’été, je continue à mettre de la moutarde, notamment avant le blé. En couverts longs, je rajoute de la phacélie et de l'avoine brésilienne avant le pois et de la féverole avant le maïs. J’ai également testé le sarrasin, mais la difficulté à gérer les repousses m’a fait abandonner l’idée. 


Après de nombreuses années de TCS, j’ai voulu passer le cap du semis direct en 2019 et j’ai investi dans un semoir en semis direct (Avatar). Dans la Sarthe, il y a certaines années où il est difficile de faire lever des couverts estivaux avec la sécheresse. C’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ai investi dans un semoir à semis direct. Désormais, je sème mes couverts en semis direct aussitôt la moisson passée pour profiter de l’humidité résiduelle. Maintenant je réfléchis les couverts presque comme une culture principale. Au niveau des cultures je suis opportuniste : je sème en direct quand les conditions le permettent. Certaines parcelles sont en semis direct depuis 3 ans, d’autres vont mettre plus de temps avant d’être prêtes.


Depuis 20 ans, j’ai vu un changement phénoménal. À l’époque quand j’ai repris la ferme, il y avait un taux de matière organique autour de 2%. Au dernières analyses, on a atteint les 3,2% ! On a donc réussi à augmenter le taux de MO sans apport de fumier. J’ai observé un réel changement en particulier depuis 3-4 ans. On voit qu’on a passé un cap. On a réduit les fongicides également, en s’intéressant notamment aux applications d’oligo éléments et de macérations de plantes. On en faisait déjà avant de rejoindre AgroLeague mais on ne faisait pas d’analyses de sève donc on y allait à l’aveugle. Sur la campagne 2020-2021 par exemple je n’ai fait qu’un seul fongicide sur colza, tandis que certains dans le secteur sont allés jusqu’à 3 passages, pour le même rendement final. Je pense qu’il y a beaucoup à gagner sur la nutrition des plantes. 


Mon fils Arsène est salarié sur la ferme pour le moment. Il a 22 ans et partage la même vision de l’agriculture que moi. Il compte s’installer dans les 5 prochaines années et aller encore plus loin dans la performance du système. Son objectif : améliorer l’efficience pour réduire au maximum le temps de travail, les intrants et les phytos. En fonction des terres qu’il reprendra, il faudra  peut-être redémarrer de zéro mais c’est un challenge ! Une choses est sûr : s’il reprend des terres avec un historique de pratiques intensives et d’exportations, il devra y aller doucement, mais sûrement. »

Régis, membre AgroLeague dans la Sarthe (72) 



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