Merci de ton inscription à ce module AgroLeague, premier volet d'un parcours global de formation sur la nutrition végétale. Il explique les mécanismes nécessaires pour avoir des cultures et un sol en bonne santé, et in-fine, obtenir un gain quantitatif et qualitatif de la récolte.
La plante est le premier pilier d’un sol vivant. Une plante saine est moins susceptible aux maladies / ravageurs, a des rendements supérieurs et une meilleure qualité des graines / fruits. Elle conduit plus de sucres dans la rhizosphère, stimule plus la vie microbienne, ce qui participe au stockage du carbone et améliore la santé du sol.
Ce module, axé sur la santé de la plante, vise à fournir les bases agronomiques pour aller vers une amélioration de la performance du système sol-plante.
Le cercle vertueux du système sol - plante
Pour se développer, une plante a besoin d’eau, de lumière, d’oxygène, de carbone et d’éléments nutritifs. Elle trouve ces éléments dans son environnement. Une nutrition optimale permet un fonctionnement plus évolué de la plante. Comme tout être vivant, la santé de la plante peut s'améliorer si les conditions du milieu s'améliorent.
La progression vers une meilleure santé rétablie les capacités naturelles et biologiques du système sol-plante. Pendant ce processus, la plante montre une immunité grandissante envers les pathogènes du sol et aériens, une meilleure résistance face aux insectes, une production supérieure de lipides menant à des membranes cellulaires plus fortes et des fruits plus savoureux avec une plus longue durée de vie.
Comme l'homme, une plante saine signifie non-malade et moins sensible aux ravageurs ou pathogènes. C'est le graal de l'agriculteur !
La pyramide de santé de la plante vise à imager les 4 grandes étapes pour obtenir une plante saine et un fonctionnement plus évolué de la plante et du système sol - plante.
5 facteurs sont essentiels et peuvent limiter la photosynthèse :
facteurs sont essentiels et peuvent limiter la photosynthèse :
La plante tire une part du CO2 dont elle a besoin pour la photosynthèse du sol. Mettre en place des pratiques visant à augmenter l'activité biologique du sol permet d'élever la respiration microbienne et donc la part de CO2 disponible pour les cultures.
Le premier élément à prendre en compte est la structure du sol. Dans un sol non structuré (tassé, présence d'une croûte de battance), les gaz ne peuvent pas circuler et la plante ne peut pas récupérer le CO2 dont elle a besoin.
Le deuxième élément est de travailler dans une démarche de sol vivant : réduction du travail du sol, couverture du sol avec présence de racines vivantes, restitutions de matière organique.
Les amendements et les engrais activent et orientent la flore microbienne du sol dans l’optique d’offrir aux plantes les éléments nutritifs dont elles ont besoin.
En tant qu'agriculteurs, nous n'avons pas la main sur les précipitations mais sur la capacité du sol à infiltrer et stocker l'eau. Les pratiques d'agriculture de conservation permettent d'augmenter la capacité de la réserve utile, de l'ordre de +10 à +15% sur les horizons de surface comparés à des systèmes plus conventionnels.
On constate dans les systèmes d'AC une stabilité beaucoup plus forte à la fois de la densité et de la conductivité à la fois à l’échelle d'une saison culturale et à l'échelle interannuelle. Ces pratiques favorisent la capacité d’infiltration de l’eau et connectivité du réseau poral. La mise en place de couverts végétaux limite l’évaporation, favorise l’infiltration et limite le ruissellement.
⚠️ En outre, la nutrition azotée a également une influence sur l'eau : la transformation de l’azote sous forme nitrate par la plante lui demande de l’énergie et de l’eau (en moyenne 4 molécules d’eau pour 1 molécule de nitrate).
Une plante saine produit des lipides qui protègent la feuille des rayons du soleil (par exemple, c'est le principe des plantes "grasses"). Cet aspect sera développé dans la deuxième partie de cette formation : niveau 3 de la pyramide de santé.
Manganèse & Fer : minéraux indispensables à la photosynthèse :
Les autres éléments :
Une plante en bonne santé transforme tous les nitrates et l’ammonium en acide aminés puis en protéines à la fin de chaque journée de végétation. L'objectif est d'avoir un taux de nitrate et d'ammonium dans la sève proche de 0.
💡 Cela est très important pour l'immunité de la plante contre des insectes piqueurs-suceurs et larves (insectes au système digestif simple) qui dépendent pour leur alimentation des acides aminés libres et des nitrates dans la sève. L'ammonium est également un amplificateur des infra rouges, que les insectes peuvent détecter plus facilement.
Les taux de nitrates et d'ammonium peuvent se vérifier grâce aux analyses de sève.
Comment la plante transforme l'azote en protéines ?
Pour que la plante puisse transformer tous les nitrates et l'ammonium en protéines complètes, elle a besoin principalement de 6 éléments minéraux clés.
Les lipides rentrent dans la composition des membranes cellulaires, ils sont donc toujours présents dans le végétal. Lorsqu'une plante atteint le niveau 3 de la pyramide de santé du végétal de John Kempf (lié au niveau d'activité biologique du sol), il lui est possible de stocker le surplus d'énergie sous forme de lipides :
Les métabolismes secondaires sont de plusieurs types : phénols (ex : tanins, lignines, flavonoïdes), terpènes (ex : sesquiterpènes), etc.
Ils possèdent plusieurs rôles dans la plante :
Activation des deux voies immunitaires qui vont améliorer la résistance des cultures aux pathogènes :
💡 La première chose à faire est de s'assurer que les minéraux essentiels pour la photosynthèse ne soient pas en carence. Les analyses de sève constituent un bon outil de pilotage agronomique pour mesurer l'état nutritionnel d’une culture à un instant T. Ces analyses permettent de détecter les carences et les excès trois semaines avant d’observer les premiers symptômes.
En blé, la première analyse est réalisée au moment du tallage, à la reprise de végétation puis au stade épi 1 cm. Suite aux résultats des analyses de sève, des applications foliaires aux stades clés (tallage, épis 1cm, dernière feuille étalée) sont recommandées.
Il est également important d'avoir une bonne structure du sol : éviter toute sorte de compaction (surface et en sous-sol) car cela peut diminuer l'échange des gaz, l'infiltration de l'eau et l'activité microbienne.
La nutrition azotée est également un facteur clé. Un excès de nitrates dans la plante peut potentiellement augmenter le stress hydrique de la plante et diminuer la capacité de la photosynthèse : les formes urée / organique sont à favoriser.